lundi 1 octobre 2012

Back in Russia


Bonjour tout le monde!! Voici des news après une petite mise en stand-by du blog, le temps de traverser la Russie….Plutôt rapidement car formalité Russe oblige, il fallait que je ressorte de Russie avant le 28 septembre !!!

Le 8 septembre au petit matin (après une nuit à -8°C à l’intérieur de la deuche…aglagla…) je me pointe à la frontière de Tsagaannuur-Tachanta. Le passage se fait sans problème, juste un long moment d’attente côté Mongol, à cause des chercheurs d’or juste devant moi qui retenaient l’attention de tous les douaniers (ils scrutaient leur véhicule au peigne fin). Visiblement on a le droit de venir chercher de l’or, mais pas d’en ressortir et ils n’avaient pas de simple « bâte » mais un matériel impressionnant : génératrices, pompes, tamis automatisés, des mètres et des mètres de tuyaux et certainement quelques bidons de mercure…. Bref, après un bon moment un douanier vient vers moi et me pose deux questions : « vous-avez de la drogue ? » Non ! « Vous-avez des armes ? Non ! « Bon allez-y ! » Après quelques kilomètres de piste j’arrive à la frontière Russe et l’accueil est des plus conviviaux. Deux jeunes douaniers m’ouvrent la barrière avec un sourire jusqu’aux oreilles et après s’être échangé quelques mots ils m’invitent à manger sous leur petite cahute ! Je passe ensuite le contrôle très rapidement et je retrouve enfin une route goudronnée et de super bonne qualité en plus (j’avais « presque » oublié à quoi ça ressemblait).

 Je roule toujours à travers la steppe, sur la M52 pour Novossibirsk quand soudain la route passe entre deux montagnes et là c’est le choc !!!! Le paysage change radicalement ! J’ai l’impression d’être arrivé en Suisse !!! D’ailleurs beaucoup d’habitants de cette région me posent la même question : « Ca ressemble à la Suisse, hein ?!? » 
On est dans la république de l’Altaï et c’est l'une des plus belles régions de Russie que j’ai vue et les Altaïtes sont vraiment très sympathiques ! Après quelques kms à travers ces magnifiques paysages, je fais la rencontre de Pedro un Vaudois de Penthalaz qui roule pour la Mongolie au guidon de sa bécane.  pedroa.top-depart.com/   Après s’être échangé quelques tuyaux on se trouve une sympathique place au bord d’un petit ruisseau pour établir le bivouac! Les jours suivants, je continue tout tranquillement sur la M52, en profitant de nombreuses places des plus agréables, pour camper tout le long de ma route pour Novossibirsk ! En Russie je retrouve l’essence bon marché et je ne vous avais pas encore parlé de la petite subtilité dans les stations… En fait, pour prendre de l’essence il faut payer avant de faire le plein…. Pas toujours facile à estimer la quantité d’essence qu’il nous faut !!! 

Petite panne quelques kilomètres avant d’arriver à Novossibirsk, la deuche se met à plafonner et n’avance quasiment plus. Je pense d’abord au condo d’allumage mais après l’avoir changé, le problème persiste. Je m’aperçois vite après quelques tours de manivelle, que je n’ai quasiment plus de compression sur mon cylindre droit, alors avec les 2 poneys qu’il me reste je me lance dans un coin de champ et le lendemain, mécanique oblige, je déculasse et remplace la soupape grillée.

Je traverse Novossibirsk le 17 et après quelques bouchons dans la ville je retrouve la M51 pour Moscou. Je rejoins Anne et Pierre sur cette route, eux qui reviennent de Mongolie par la route d’Irkoutsk et on décide de rouler en convoi « Skargotte-Maza » pour l’Ukraine ! Depuis Novoss, les paysages sont redevenus monotones, je retrouve les longs plateaux Russes avec beaucoup de circulation routière (bien loin des routes paisibles d’Altaï). Heureusement c’est l’automne et les arbres ont de magnifiques couleurs et surtout il n’y a quasi plus d’insectes, le top!!! 
Donc depuis le 18, on roule sans répit, bicylindre à fond, à travers des kilomètres et des kilomètres de routes Russes, pas toujours très bonnes mais déjà de meilleure qualité que les routes en bitumes de MGL. Pour les nuits on fait halte dans des parkings gardés pour routiers ou dans des parcs de Motel. Pas tjrs top confort mais au moins pas chers et il y a toujours un coin кафе (café) où l’on peut déjeuner pour pas trop cher et remplir nos thermos d’eau chaude, gratuitement ou en échange de quelques roubles. Les deuches tiennent bon. Il y a juste Skargotte qui a quelques problèmes de parallélisme…. 
Le 20 en fin de soirée, on allait s’arrêter dans un motel quand on tombe dans un bouchon quelques kilomètres avant. Je sors de ma deuche pour aller vers PierAnne, quand un routier, arrêté juste derrière moi, m’accoste pour me poser des questions sur les deuches et savoir d’où l’on vient. Il demande ensuite où l’on va et on lui répond qu’on roule pour Samara puis pour l’Ukraine. Lui s’appelle Vadia. Père de deux enfants, il habite près de Samara et il travaille pour une entreprise de transports de voiture, il va justement du côté de Moscou chercher une cargaison de Lada pour les livrer du côté de l’est de la Russie. Il nous propose alors pour qu’on économise de l’essence de charger nos deuches sur son camion et de nous emmener jusqu’à Samara !!! (Ca faisait déjà quelques jours que l’idée de charger nos deudeuches sur un train ou un camion nous avez traversé l’esprit, n’étant pas en avance sur le planning.) On accepte sans hésiter. La file du bouchon redémarre et on s’arrête un bout plus loin pour savoir comment on allait faire ! Vadia descend de son camion et enfile une paire de gants…ah ! alors on charge maintenant ? ok ! On monte les deuches sur la remorque et après arrimage on prend nos affaires et on s’apprête à aller dans la cabine….. Mais il n’y a pas assez de place dans la cabine….. Ah… On n’avait pas compris que l’on allait devoir voyager dans les deuches… On n’avait pas compris non plus que l’on allait rouler non-stop… En fait après les avoirs chargé, on a plus rien suivit. On pensait qu’on allait dans un café de motel pour souper, surtout qu’on crevait la dalle, mais non, Vadia nous dit : dormez, dormez… Mais comment dormir sur un camion remorque, lancé à pleine vitesse sur des routes trouées. Surtout que les deuches sont ballotées dans tous les sens et qu'à chaque grosse bosse, le châssis de ma zam tape sur la plateforme du camion !! Au bout de quelques kilomètres Vadia s’arrête pour faire le plein du bahut. Le temps pour nous de vite attraper quelques chips et snickers à la station, en guise de souper. On cale un peu mieux la zam et on repart pour l’inconnu. Vers les 2h du mat on s’arrête enfin pour dormir dans un endroit bien moisi.
Le lendemain matin réveil vers 8h, Vadia nous prépare de la kacha pour le petit déjeuner, après : départ ! Anne passe devant dans la cabine et moi je rejoins Pierre dans la Skargotte. On roule de bonne heure, sans arrêt et avec les rideaux fermés pour pas que la police nous voie dans la deuche… et c’est long. Vers les 14h, on passe l’Oural et la route devient bien pourrie et les deuches tanguent de plus en plus fort. On fait un petit arrêt en bord de route car je commence à devenir tout vert…. On repart rapidement juste le temps d’échanger ma place avec Anne et quelques kil plus loin, on fait enfin un arrêt dans un café pour manger un truc. On décide à l’unanimité d’arrêter le carnage. Vadia comprend, même s’il est un peu déçu de ne pas pouvoir nous amener jusqu’à Samara, mais il en va de la survie de nos deuches. On se parque dans le parc du motel, à côté du café et on décharge les deux lapes. Après salutations, Vadia repart très rapidement visiblement il est assez stress dans son planning.

 Après un petit coup d’œil aux deuches, on s’aperçoit que la Skargotte à les deux pots de suspension emboutis et le pare-chocs AR un peu arraché. De l’extérieur ma zam s'en tire bien mais à l’intérieur…..un bazar ! mais un bazar !…. Elle aurait fait quatre tonneaux, ça aurait été pareil. Tout est éparpillé partout dans la caisse, les outils, la bouffe, les pièces de rechange…. Après avoir ouvert les portes je sens une odeur de café…. Je farfouille un peu dans les décombres et une odeur d’huile remonte de mon coffre….mon bidon de secours d’huile de boite à vitesse a explosé suite aux secousses….. On passe la fin d’aprèm et la soirée à tout vider et à tout nettoyer !!! Pendant nos rangement on a pu observer l’efficacité du gardien du motel, quand, d’une main il a flanqué un gars par terre de l’autre il tenait une hache… Je déconseille fortement l’auto-stop sur camion, en gros, les deuches ont plus souffert de 700km sur camion Russe que 5000km de piste Mongole…… On finit notre rangement en fin de soirée et le gardien nous propose une chambre dans le motel plutôt que de dormir dans les deuches. Sympa

Le lendemain on reprend la route et quel plaisir de pouvoir re-rouler librement. On arrive à Ufa en début de soirée et on va au cinoche voir « Orda » un film à l’affiche….pas tout compris…. Les jours suivants rien d’exceptionnel, route, route, route….again.

On arrive à la frontière le 27 vers 21h !!! Mission accomplie !!! Les douaniers sont cool, juste le premier à qui on a à faire, nous pose un peu problème. On a fait le plein de nos jerricans, vu que l’essence est moins chère côté Russe qu'en Ukraine, mais la limite est fixée à 10ltr et on en a 40. On lui explique que nos réservoirs ne font que 20 ltr et que ce n’est pas beaucoup. Très vite un de ses supérieur arrive et le dégage. Vers 22h30, on quitte la douane et on pose les pneus sur sol Ukrainien. 

Quitter la Russie c’est une page du voyage qui se tourne. Mais content de ne plus avoir à s'en faire de ces délais de visas et quel plaisir de retrouver ma carte verte d’assurance !!! Depuis le 18 nous sommes à Karkiev la deuxième ville d’Ukraine. On a établi bivouac dans le centre, super agréable et tranquille. Les rues sont pleines d’arbres géants et les gens sont paisibles. On reste ici quelques jours et pour la suite je ne sais pas encore ce que je vais faire… J’hésite entre prolonger le voyage côté Sud ou rentrer pour l’hiver ! La réponse prochainement !! A bientôt,


Pour faire un bref résumé de la Russie, que du plaisir. Avant d’y mettre les pieds je me faisais une mauvaise idée de ce pays. Les gens et les religions changent beaucoup d’une république à l'autre et bien évidement, il y des républiques plus accueillantes que d’autres (comme partout). Les Russes sont souvent très intéressés par la deuche et très admiratifs d’un tel voyage à travers leur pays et souvent prêts à vous aider en cas de problème. Aucun souci de bakchich avec la police, même s’ils nous arrêtent souvent juste par curiosité. Très peu de mauvaises rencontres, mais il faut quand même rester vigilant surtout quand l’alcool est dans les parages. Bref la Russie j’espère y revenir un jour……….





 

A la douane Russe.







 

Arrivée en république d'Altai.






 

L'Altai.





















 

Camping de Vaudois.







 

 ...







Benji, rencontré en Altai. Un Australien parti depuis 6ans et qui n'est pas près de s’arrêter. Vous aurez peut-être la chance de le rencontrer en Europe dans quelques mois... earthodyssey.net/

 











 

Place de bivouac bien paisible (la pêche n'a rien donné...)














Toujours en Altai.







 

En Altai, on voit souvent des petits bouts de tissus blanc accrochés aux arbres; Prières chamaniques.








 

Journée mécanique.







 

C'est l'automne en Russie!








 

Beaucoup de gens vendent des choses en bord de route. A l’allée c’était des fruits et légumes, au retour des champignons et du miel.







 

Début du convoi Mazargotte!!








 

Exemple de repas dans un café : soupe bortch et beignet accompagne de steak purée et tchai. Crêpe (blinizz) au dessert.






 

Motel de routier....







 

Juste dingue.... Du camembert en boîte de conserve....








 

Chargement sur le camion de Vadia.








 

Convoi exceptionnel!!!







 

Nettoyage après tempête...








 

Je n'ai pas pu prendre de photo de la frontière alors.... Regardez le chat.....







9 commentaires:

  1. Wouaaaaaaaaaaaaaaawwww, mais quelles aventures!!!!
    Juste génial tout ce que tu vis!
    Pleins de gros becks

    Cynthia

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  2. L'histoire de la soupape, ça me rappelle celle du type qui transportait une voiture en pièces détachées dans sa voiture. Comment fais-tu ? Dépanner un vélo, passe encore, mais une voiture (même une deuch)!
    Bravo pour les récits et les photos.
    Bises.
    Papy

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    1. Eh bien je fais comme le type... J'ai toujours un cheval de réserve dans mon coffre!!

      Pleins de bises, à bientôt.

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  3. Bravo Sebastien,quel courage! Nous sommes très impressionnés par ton voyage, mais surtout par la facilité avec laquelle tu fais face aux difficultés... Te voilà revenu dans un pays un peu plus civilisé. Bonne continuation. Plein de bises. Tatie Jo et J.Pierre

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  4. Salut l'ami, toujours trop chouette de lire tes aventures:
    Je pense que ca fait un peu juste... mais il y a les embouteillages chez nous le 14...bon d'accord, c'est court. Te depeche surtout pas et profite bien de ta suite de ballade!!!
    vero and co

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  5. Je suis très fier de toi, mon porain.
    Mais tu dois rentrer ou je viens te chercher.
    Salutations des Wulliens
    Gros bisous

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  6. Coucou,
    ça fait un moment que je voulais t'envoyer un p'tit mot, tes récits sont super, ça fait rêver.
    Profite bien.
    Amicalement
    Gis

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  7. Bonjour mon neveu, génial de te lire surtout que tu as vraiment l'air heureux. Moi après 15 jrs de vacances dans le sud ouest de la France très heureuse de rentrer dans l'ouest de la Suisse hi!hi!hi! je te vois sourire.
    Les photos toujours aussi superbes...........Merci
    Gros gros bec et à très bientôt. Tantine

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  8. Bonjour à tous d'Ukraine où le temps est encore un peu au beau fixe. Merci pour vos commentaires qui me font toujours autant plaisir!

    Amicalement deuche, Sébastien

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