mercredi 5 septembre 2012

La Mongolie deuxieme partie


Je vous écris ces quelques lignes depuis ma petite yourte du  Blue Wolf Ger Camp, à « Olgii ». Car oui, je suis arrivé à Olgii et la route fût dure. Mais une zam passe partout  si AZAM le veut !


Petit retour dans le temps. Nous sommes le 21 août, je prends un dernier repas au Morin-Jim avec Anne et Pierre et vers 15h on décolle. Eux partent vers le lac blanc et moi je pars pour ma fameuse route de l’Ouest. (Voir ci-dessous photo de la carte de la Mongolie pour mieux s'y retrouver) Je m’arrête pour la nuit à l’intersection des routes pour Oulan-Kharkhorin-Arvaikheer. Le lendemain je reprends ma route et m’arrête le soir, quelques kilomètres après « Arvaikheer »,  juste où la route goudronnée prend fin pour se transformer en piste.

Pas de souci pour relier Arvaikheer à Bayankhongor juste beaucoup de poussière sur la piste et le passage d’un gué qui demande un moment de réflexion. Le 24 au soir je suis à Bayankhogor.

Le 25, départ pour la route qui mène à Altai. Il y a deux routes qui relient Bayankhongor à Altai, une au Nord et une au Sud. Tous les avis compétents me disent d’emprunter celle du Nord, car il y a une grosse rivière à passer et normalement au Nord il devrait y avoir un pont contrairement au Sud (les motards rencontrés au Morin-Jim avaient pris la route du Sud et ils ont dû charger leur motos sur un camion pour pouvoir passer la rivière et des Zurichois du Mongol-Rallye, croisés sur la route, m’ont dit qu’ils ont dû eux, se faire tirer par un tracteur tellement le courant était fort) je prends donc la route du Nord et « ouf » le pont était toujours là. Rencontre en fin d’après-midi de deux dentistes sans frontière qui me filent quelques conseils pour la route à venir.

C’est le 26 que les choses commencent à moins bien rouler… Je m’étais arrêté pour la nuit avant Buutsagaan un petit village entre « Bayankhongor » et « Altaii », ,je reprends ma route le matin mais à la sortie du village je me trompe de piste… elle part dans la bonne direction mais au fil des kms elle se dirige gentiment plus au Nord sans que je m’en aperçoive. Je me retrouve donc dans un village beaucoup plus au Nord. ! Zut !  J’ai mis plus de trois heures pour venir jusqu’ici et la piste n’était pas terrible, de la tôle ondulée tout du long. Donc je ne retourne pas en arrière et j’emprunte une piste qui part à l’Ouest pour rejoindre « Altaii ». Au bout de quelques kms la piste empire et devient chaotique. Je roule sur du sable caillouteux avec de plus en plus de petits buissons aux épines pointues qui me crèvent les deux pneus arrière. Je finis la journée perdu au milieu de rien et après avoir dû passer un bon moment à dessabler la deuche suite au passage d’une coulée de sable, heureusement que j’avais les rampes de PierAnne sinon j'y serai toujours.

Le 27 départ tôt pour essayer de quitter cette mauvaise passe je change ma dernière roue crevée et je continue ma piste pourrie en évitant au mieux les coulée de sable. En fin de matinée je finis par tomber sur une bonne piste qui me mène jusqu’à Delger village avant « Altaii ». Sauvé ! Je m’arrête dans l’après-midi un peu avant « Altaii » pour changer un cardan avant, qui a le mal du voyage.

Les 28 et 29 sont les pires jours de ma traversée. Je roule sur des kms de pistes en tôle ondulée et il fait une chaleur torride qui me force à arrêter de rouler à partir de 13h, à cette heure il fait 40°C à l’ombre de la deuche, sans vent (juste quelques petites tornades de sable qui me passent à côté) je me trouve dans des paysages lunaires. Depuis le 28 un nouveau bruit est apparu. Au passage de grosses bosses, avec la deuche,  j’entends un « Clakk » à l’avant de la deuche. Pas très rassurant. Je pense d’abord à un batteur défectueux mais après vérifications ils sont bons les deux, le roulement de bras est ok, j’en viens vite aux pots de suspension mais rien d’anormal non plus. Le 29 je finis par démonter mes frotteurs (système d’amortisseurs) et visiblement ils doivent mal supporter la tôle ondulée et les deux disques se collent (glace) sur le disque central, d’où le Clakk quand ils se décollent…   ? bizarre bizarre ?  Bon j’ai échangé le droit avec le gauche et depuis plus de bruit (moins de tôle ondulée aussi).

Le 30 je pars quelques heures avant le lever du soleil pour rouler au frais. Il fait à peine 2°C (jamais je n’aurai pensé devoir mettre mon cache calandre au mois d’août…) Le soleil se lève vers 6h et très vite le ciel se couvre et il commence à pleuvoir, une pluie qui va me suivre jusqu’au soir OUFFF !!   Je profite de cette belle aubaine pour aligner les kms. Je roule non-stop toute la journée pour arriver à un total de 200km à une vitesse max de 22km/h (la piste ne me permettait pas de rouler plus vite) je n’ai pas passé la troisième vitesse de toute la journée… c’est long…

Le 31 au matin je me trouve à mi-chemin entre « Altaii » et « Khovd », je quitte peu à peu le désert de Gobi  pour la région de l’Ouest. Le sable laisse place à une grande vallée de cailloux avec des montagnes noires pleines de..… cailloux et un ciel couvert et sombre. J’ai l’impression d’être dans la vallée du « MORDOR » je m’attends même à croiser Frodon et Sam mais une ligne électrique me ramène vite à la réalité. Après avoir roulé une bonne centaine de kilomètres, j’arrive à « Khovd » et établi mon bivouac juste après cette petite ville. A partir de « Khovd » les paysages changent encore,  je suis maintenant dans de hautes montagnes et je retrouve de l’herbe verte parsemée de quelques rochers et surtout une piste de meilleure qualité que jusqu’à maintenant (beaucoup moins de tôle ondulée).

Le 1 septembre je continue ma route à travers les montagnes sans problème. Les paysages sont vraiment magnifiques. En fin d’après-midi, je passe un col et arrive juste après à un petit lac au milieu de nulle-part. Il y a une petite rivière qui s'en échappe et le passage à gué est profond. Les dernières pluies en sont la cause. Je cherche un moyen de passer la rivière mais il y a trop d’eau et je risque de noyer mon allumage, en plus je viens de passer le col de « BuraatynDavaa » et mon carter moteur est encore bouillant, l’eau n’est qu'à quelques degrés (risque de claquage). Je décide donc de contourner ce lac. Je vois une petite piste qui fait le tour, c’est plus long en kms mais je n’ai pas le choix si je veux éviter la rivière. Départ, je saute dans ma zam et je roule autour du lac en observant de nombreux oiseaux sauvages sur les berges. J’arrive à mi-chemin quand je vois une immense flaque de boue sur la piste. Je dévie ma route dans l’herbe pour l’éviter, tout va bien je roule sur un sol dur quand soudain la deuche monte dans les tours et s’enfonce dans le sol !?!Quelmç&%* !!!  Je suis sur une source d’eau invisible. J’essaie marche avant, marche arrière, mais rien ne bouge. J’essaie de me tirer de là avec les rampes de dessablage mais rien à faire la terre est devenue boue et à mesure que je creuse sous les roues, de l’eau remonte à la surface. A force de creuser et d’essayer d’avancer, la zam s’enfonce de plus en plus et au final le châssis est posé au sol, là c’est fini, je ne pourrai pas me sortir de là tout seul, à ce moment précis le filament du fusible de mes nerfs a lâché, je suis à 2500m d’altitude au milieu de rien, la neige n’est qu’à quelques mètres au-dessus de moi et dans moins d’une heure le soleil se couche !!  Une MISERE. Je laisse ma deuche dans son bain et pars à pied chercher de l’aide. Je marche quelques mètres quand un cavalier arrive vers moi au galop suivit d’une jeep au loin derrière. ? C’est pas possible ? La cavalerie !
En fait, ils m’avaient aperçu avec leurs jumelles, depuis leur yourte à quelques kilomètres ! Ils me tirent avec leur jeep et après deux trois à-coups, la deuche est hors de son trou. En échange de ce merveilleux coup de main je leur donne de l’essence (faut dire qu’ils me l’ont un peu demandé, pas fou les Mongols !) Après, on roule jusqu’à leur campement où ils m’invitent pour la nuit, sans que je puisse refuser. Je parque ma deuche à côté d’une des deux yourtes qui composent le campement.  En fait, deux familles vivent ensembles yourtes côte à côte. (C’est plus facile pour s’occuper du bétail) On rentre sous la yourte pour le souper et je suis reçu comme un roi. Un des deux père de famille parle le Russe,  c'est plus facile pour moi de comprendre le Russe que le Mongol et à ma grande découverte ils sont de religion musulmane, il me dit que dans l’aimag de Bayan-Olgi, la majorité de la population est Kazakh et parle le kazakh ! (on en apprend tous les jours)
Au souper: côtelettes de chèvre et patates accompagnées du fameux thé Mongol, au dessert du fromage de chèvre et du yogourt de lait de yak « trop bon ». Après la Mama met quelques bouses de yak séchées dans le petit poêle à bois et on passe une bonne nuit au chaud.

Le 2 au matin je découvre ma deuche congelée ! Depuis quelques jours je dois démarrer à la manivelle car mon petit montage de batterie n’aime pas le froid. On la pousse au soleil et après quelques bols de thé je reprends ma route. Un des enfants m’accompagne un petit moment dans la deuche pour me guider sur la bonne piste. Je fini de redescendre de ma montagne et m’arrête dans l’après-midi au lac « TolboNuur » dans une sympathique petite place.

Le 3 après une froide nuit je reprends la route, je ne suis plus qu’à quelques kilomètres d’ »Olgii ». J’y arrive « enfin » vers midi, je tourne un peu dans la ville avant de trouver le camp de yourte que l’on m’a conseillé, après l’avoir trouvé, je parque ma zam et je vais m’effondrer sur le lit d’une petite yourte. Je suis crevé. Je reste ici quelques jours le temps de récupérer un peu et de vous transmettre ces quelques lignes. Après je vais monter à la frontière de « TsagaannuurTashanta » et rejoindre gentiment Novossibirsk (en Russie). La Mongolie c’est fini et à vrai dire, pour ne rien vous cacher… « j’en ai ma dose »

                                    A bientôt






 

Petite carte de la Mongolie. Quelques différences de traduction pour les villes, exemple dans mon texte je site « Arvaikheer » et sur la petite carte c’est traduit « Arvayheer » pareil pour « Khovd » = « Hovd ».







Rencontre en route de Zurichois qui participent au Mongol-Rallye. Partis de Suisse il y a 6 semaines leur destination finale est Oulan-Bator. Ils vendront leur petite Panda là-bas avant de rentrer en avion. Une bonne occasion de pouvoir causer quelques mots en fumant une « Parisienne » (ils ont pris du stock). Comme toujours pour communiquer entre Suisses ne parlant pas la même langue, c’est l’anglais. (Il faudrait peut-être la rajouter comme langue nationale…)








Elle est où la route ?!? Je me rends compte petit à petit des dégâts de la dernière saison des pluies. Impressionnant.




 


 

Une AZAM parmi des chameaux dans le désert de Gobi.







Petite bidouille pour empêcher que le sable ne rentre dans mon réservoir d’essence. Il passe partout.






Reconversion: boulanger ! Le pain n’étant pas toujours très bon en Mongolie et parfois moisi au moment de l’achat, je fabrique mes propres petits pains.

« Thank you Madeline for your good idea! ».  Certes ça ne vaut pas le pain de la boulangerie la colonie…







Depuis quelques kilomètres j’entendais un klok-klok-klok-klok régulier. J’en suis vite venu à un de mes cardans, vu que j’en avais un de rechange dans le coffre je décide de le changer avant qu’il ne casse complet.




 


 

Where are you from ?






 

 

Une des nombreuses coulée de sable qui demande un petit moment de réflexion à chaque fois, pour bien choisir l’endroit où passer. Là où le sable est le plus dur. Sinon….





 


Mon cauchemar absolu! De la piste en tôle ondulée! Pour rouler là dessus deux solutions : soit tu prends ton mal en patience et tu roules à une vitesse max de 20km/h, soit tu roules à fond minimum 60km/h et tu espères ne pas tomber dans un nid de poule. 

(J’ai essayé quelques fois à fond mais quand j’ai vu des Mongols en bord de piste en train de réparer leur jeep ou leur camion à coup de masse suite au passage dans un trou, j’ai vite levé le pied)








 

A travers les vallées du « MORDOR » Ça ne donne pas envie de rester.








 

Sortie de « Khovd ».







 

 

(-:










La Mongolie pays imprévisible. Ici le temps peut changer en quelques minutes. Il peut faire grand beau et d’un coup pleuvoir sans avoir vu arriver le nuage.








 

 

En Mongolie il y a de plus en plus de chèvre à cause de la forte demande en kaskmir, mais malheureusement cela pose quelques problèmes écologiques.









 

 

Passage d’un « gué » parmi tant d’autres. Il ne faut pas trop compter sur les ponts en Mongolie car quand ils ne sont pas effondrés suite au passage de camion (un peu trop chargés) ils ont tout simplement disparu, emportés par la dernière crue. Rare sont ceux encore franchissables.







 




 


 

Moi. (Photo dédicacée à mon ami Bick vu qu’il a demandé à revoir ma frimousse)









 

Ma zam congelée, devant la yourte de mes gentils hôtes.







 

Lac Tolbo Nurr









Arrivée sur Olgii



 

 

Ma petite yourte au camp de Ger à « Olgii ». Grand luxe.










 

Dernière nuit sur sol Mongol... aglagla












Désolé pour les liens de video qui s'affichent à la fin, je n'ai pas réussi à les enlever!!!











Faute de pont.....










8 commentaires:

  1. Haaaaaaaaaaaa enfin des news, j'en attendais avec impatience :)
    Ben dis donc, t'en a vécu des aventures en ces quelques jours!!!!

    Toujours un grand plaisir de te lire!

    Pleins de gros becks my friend

    Cynthia

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  2. Et quelle aventure aujourd'hui pour changer les Togrogs qu'il me restait. Plus d'une heure @ la banque avant qu'ils me les changent en $. Un cirque.
    Je vais mnt manger dans un petit resto spécialité Mongol et Kazakhs. Miam miam et je pars demain matin pour la frontière.
    Bisous et a bientôt, Sebastien

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  3. Hello Seb, c'est sympa de lire tes aventures et de te suivre le long de ton voyage. Une pensée pour toi l'autre jour en voyant la même voiture que toi avec de droles de plaques... apparement des voyageurs visitant la Suisse :-) A+
    Leticia M.

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  4. hey salut Seb !!
    Content de voir que finalement tu as pu prendre la route vers louest. Pour ma part jai traversse la Chine et me voila au Nepal depuis deux semaine. Jai meme croise une Acadia. Je crois que le Nepal attend ta zam.
    A plus Hugo de la petite marmtte

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    1. Salut Hugo,
      Alors finalement la Chine a bien voulu t'ouvrire sa porte!!Cool que tu sois arrive au Nepal!! A+ et bon retour

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  5. Faudra voir pour arrêter de boire le lait de yak, il me semble que t as pris du poid. ;-) tu me ramèneras une bouteille svp.
    Le 2cv cross à Cuarnens c est ridicule par rapport à ce que tu traverses...:-)
    T es très élégant sur la photo.
    Tu oublieras pas de rentrer un jour quand même !!!

    Tout de bon et que du bonheur

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    1. Salut l'INOXIDABLE. Merci pour tes nouvelles et tes photos,ca me fait plaisir de pouvoir suivre tes aventures, mais je me rejouis de les entendres en directe live autour d'une bonne bière artisanale. Ta bonne facon sur la photo je pensais te voir en mode ZZtop avec une immence barbe ;). J'ai tout organisé pour ta rentrée, j ai reservé une place a l'année au camping de Ballens. Ils m'on meme dit qu'ils avait du thé avec du beurre rance de Mongolie pour pas trop te dépayser...
      Bonne rentrée et è bientot
      becs de Flopy
      BICK

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  6. Salut les L'Islois! Merci pour vos messs!! Je rentrerai pour souper, promi. Merci pour le camping!!! (j'espere juste que Gino viendra boire l'apero de temps en temps.....) A bientot,

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